14 eme jour, 2 septembre 2007, 7H50

Je suis déjà à la moitié du chemin. C’est horrible, ca passe trop vite.

Normalement, Salikt est la plus longue étape de mon parcours. C’est aussi la plus importante pour le retour.
Je pars un lundi matin (en avion). Les magasins sont ouverts le dimanche, donc je pourrais acheter des souvenirs la veille.
Il me faudra un train pour arriver, soit le dimanche matin, soit le samedi soir, au mieux.

11h Au détour d'une colline, le fleuve rejoint ma route en un large coude. J'en profite pour manger, je fais une lessive, et prend un bain en attendant que tout sèche. L'eau est légèrement glacé, mais ca me soulage les jambes, le dos, et surtout les pieds. Je suis bien. Ca fait 4 jours que je marche plein Ouest. Aujourd'hui, ma route remonte vers le Nord, et d'après ma carte, le paysage paraissait différent. En effet, la vallée est beaucoup plus large. Je continue de marcher au pied du massif sur ma droite, mais la vue s'est dégagé en face de moi. Se sont des longs plateaux dont j'aperçois seulement les premiers niveaux. Plus loin, je vois des montagnes, ou plutôt, je les devines. Ca fait froid, je sort. Mon caleçon à l'air d'être sec, je vais pouvoir me rhabiller et repartir.

Je croise de nouveau des camps de yourtes. Tout le monde dort à l'extérieur, à l’ombre de leurs habitations. Un tout p'tit gamin qui joue à coté de ses parents se retourne à mon passage. Il ne bouge plus et me regarde passer, alors que je les salue et que je continue de marcher, avec un grand sourire, l'air de rien ... C'est difficile à expliquer ... Je suis en pleine campagne, à 30 Km du moindre petit village, et à 250 Km de la capitale. Je suis étranger, à pieds, et je n'arrive d'aucun chemin. Alors je m'avance peut être en imaginant qu'ils puissent être étonnés de ma présence ... mais le gamin à quand même un drôle de regard.

15h Erk, kof kof ... Première fois que je traverse un truc pareil. En face de moi, il y avait une étendu d'eau, un peu marécageuse. Je tente de traverser en enjambant sur les monticules de terre qui ne sont pas immergés. Rapidement, quelques moustiques s'intéressent à moi, alors j'accélère le pas, je cherche un passage plus accessible ... au fur et à mesure, les moustiques se font de plus en plus nombreux. Je les écrase par groupe de 3 ou 4 sur mes jambes et mes bras ... j'accélère encore. Me voila envahi. Je pose mon sac dans l'endroit le moins humide possible, je le vide ... il me faut mon spray à la citronnelle. Ils sont partout autour de moi. Je refais mon sac en vitesse et je marche rapidement pour me sortir de ce coin. Je garde la bouche fermé, mais des que je respire, j'en avale quelques un. 50 mètres plus loin, j'ai passé la zone marécageuse, et cette nuée de moustiques. Je me pose sur des rochers pour reprendre mon souffle.

Deux ouvriers des chemins de fer passent devant moi. Ils s'occupaient de nettoyer les voies à la débrousailleuse, et ils rentrent maintenant chez eux. Le père est a cheval, avec le matériel. Son fils, un peu plus agé que moi, marche derrière lui. Alors je les suis. On n'a pas grand chose à se raconter. Le père prend un peu d'avance, alors on tente de le rattraper. Pour mon nouveau pote, ca va. Mais moi, je porte 15 ou 16 Kilo sur le dos, et d'habitude, en fin de journée, je me pose. Là, il marchait vite, alors j'ai dut tenir le rythme. Puis j'ai commençais à chanter. Quand je chante, c'est en yaourt-anglais. Je mets des mots en anglais les uns après les autres, sur une mélodie improvisée. Je m'arrange pour que ça rime, et le tour est joué. Ce n'est pas un problème que le texte n'ai aucun sens. Je suis le seul à comprendre ce que je raconte. Quand je finissais ma chanson, lui en entonnait une nouvelle, en Mongol. Alors, comme il l'avait fait avant moi, je l'écoutais chantait. Puis c'était à nouveau mon tour.... Je ne sais pas combien de kilomètres on a fait comme ca, mais c'était très agréables. Quand on est arrivé à sa yourte, il m'a proposé d'aller boire un coup. Sa mère m'a offert un super gouté, je les ai aidé à préparer le repas, on m'a laissé un cheval pour aller faire un tour, seul, et le soir j'ai dormit sous leur yourte. Il y avait de la place. Vers 00h, les gamins devaient prendre le train pour aller à l'école. Ils étaient tous habillés chaudement avec leur gros blousons, et ils s'apprêtaient à finir leur nuit à bord du train. Des amis étaient arrivé dans la soirée pour les conduire en jeep jusqu'à la gare.