23eme jour, le 11/09/2007, 7h45

Pilepoil 6 jours avant de pendre l’avion.

J’ai encore passé une nuit frigorifique. A 2h, plus moyen de dormir. Je ne trouvais rien pour me réchauffer. Se sont les pieds qui ont le plus soufferts. J’avais mes deux paires de chaussettes (mon rêve aurait été d’en avoir trois) enfourné au fond de mon duvet, le tout emballé dans ma veste de pluie. J’ai encore du mal à les réchauffer.

Le soleil s’est levé depuis une 15aine de minutes. Il a desuite chauffé la toile Est, là où j’ai ma tête. C’est hyper agréable. Du coup, j’en profite pour faire la grasse mat’.

Putain c’est super beau. Il est 10h43. je viens juste de franchir un sommet, et derrière, j’ai droit à un magnifique paysage.

Une grande plaine. Sur la gauche, on distingue nettement le fleuve qui serpente comme prévu. Sur la droite, plusieurs chemins de terre s’engagent dans la vallée. Et au milieu, enclavé dans les montagnes, il y a Shar Us. Une ville assez grande pour pouvoir m’offrir de bons restos.

Le fleuve passe à 1 km sur la gauche (plein Nord). Je pourrais y faire une bonne lessive, me laver, et peut être me baigner. Demain, si le cœur m’en dit, je ferais l’ascension de la montagne qui se trouve derrière. Par les crêtes. On doit avoir une bonne vue (à 1200m).

Tout est trop grand pour que ça rende quelque chose en dessin. Même avec des photos, il faudrait 4 ou 5 clichés pour couvrir tout le panorama.

Maintenant que je l’ai sous les yeux, je pense vraiment que c’est l’endroit idéal comme dernière étape de mon voyage.

12h34 On m’a indiqué un bistro assez particulier.

On m’a dessuite servit un plat nouilles gluantes avec des bouts de leurs saucisse rouge un peu épicée. Je ne sais pas combien ça coûte, mais ça ne doit pas être très cher.

La salle est très sombre. ON est éclairé par un néon et deux ampoules.

En entrant, on se trouve face à un bar assez massif, avec un coffrage en bois clair, des colonnes avec des facettes miroitantes, et une belle collection d’alcool dans le fond.

De l’autre coté, trois tables de quatre personnes chacune sont installé sur une petite estrade.

La tapisserie est la même que chez Nanon (ma grand-mère), le sol est en carreau à damiers noirs et blancs, et une boule avec des spots multicolores est suspendue au plafond.

Le must, je crois que c’est la tuyauterie apparente, les deux posters format A0 (l’un avec une fille à poil sur sa moto, l’autre où elle se fait peloter les seins nues) et le vieux frigidaire posé tel quel contre un mur, sûrement au plus près de la prise électrique.

J’allais oublier, deux nichez dans un pan de mur, plus d’1m² d’envergure, habillées de miroirs et d’un néon, l’un vert, l’autre violet.

Mon Dieu, trois cow-boys Mongols viennent d’arriver. T’as toujours l’impression qu’ils vont sortir un flingue et le poser sur la table.

L’un porte un chapeau en toile, avec les bords rabattus. L’autre à des lunettes de Lenny Kravitz, et le dernier a la tenue complète de camouflage, casquette comprise.

Ils sont cool.

Par contre, on commence à sentir la clope ici. Je vais aller payer, et voir ce qu’il y a comme commerce dans le coin. Vu la taille de la ville, j’aurais vite fait le tour.

16h00 PUNAISE ! Je me suis encore fait avoir !

J’achète des « Chocolate Pie », beaucoup moins cher que les « Choco Pie » en pesant que de toute façon, ce seront les même dans le paquet….

Et bien pas du tout ! Le marshmallow était beaucoup trop dur, le gâteau trop sec, même le nappage de chocolat n’était pas terrible.

Mais bon, difficile d’aller se plaindre… Lorsqu’elle à apprit que je venais à pied d’Ullanbator, la marchande m’a offert 30cl de jus de fruit multi-vitaminé (2 à 3 fois le prix des gâteaux).

J’ai aussi prit le temps de faire une lessive (mon t-shirt « Cain bain u » est de nouveau blanc) et de prendre un bon bain plus shampoing avec deux gamins.

J’ai aussi apprit que ma carte était en fait à peu près juste. Je ne suis pas à Shar-Us, mais à New Oronktul. La ville précédente est l’ancien Oronktul, avec sa gare toujours active.

Quand à Shar-Us, je ne sais toujours pas ce que c’est, mais ca doit pas être loin … (ndm : c’est le nom du fleuve)

[ce passage est difficile à relire]

J’espère que demain, je me rappellerais de tout, mais là je suis éclaté.
- le gamin qui m’amène avec les trois potes
- les copains, ils vont chercher l’alcool
- je bois un verre sur deux, avec le fromage
- le boss
- les gamins restent

[le lendemain]

Hier, après mes ablutions, j’ai eu une envie de fruits et de riz. Ca aurait été parfait avec ma boite de sardines.

Je retourne en ville, j’achète des mandarines en sirop, et une poche de tortillas. Il y a très peu d’enseignes sur les façades des magasins. Parfois, on a une grande pancarte avec plein de fruits pour les magasins d’alimentation, ou une photo de table de billard pour les bars et salle de jeux. Mais ce n’est pas le cas partout. Donc si tu veux trouver ce que tu cherches, t’es obligé de rentrer un peu partout (comme pour trouver la boucherie de Zunharaa).

A force de visiter les bâtiments, je tombe sur ce qui semble être un petit hôtel. Ils me proposent de me servir à manger, puis de me faire cuire mes pâtes. Finalement, on m’invite à suivre une femme qui va m’indiquer un bon emplacement pour planter ma tente. Elle choisit une cours avec de l’herbe, devant une habitation. La propriétaire n’a pas l’air ravis, et moi non plus. C’est dans la ville, en plein passage, et du linge est étendu sur un fil qui traverse le terrain d’herbe.

Un gamin (8, 9 ans) passe à coté.

La femme lui dit un truc, et elle me demande de suivre mon nouveau guide. – je n’avais pas besoin qu’on me trouve un emplacement. Je savais parfaitement où je voulais aller … - Il m’amene au bord de l’eau. Quatre hommes sont déjà là, à faire leur toilette. Ils m’aident à trouver la meilleur place, à monter ma tente … ils redressent même les sardines tordues.

Une fois que j’ai été bien installé, ils m’invitent à aller boire un coup en ville avec eux, à aller trouver les filles. J’étais obligé de refuser.

Je ne pouvais pas laisser toutes mes affaires sans surveillance. En réalité, ça ne risque pas grand-chose. Je ne pense pas que les gens viennent me piquer de trucs. Mais un gamin peut faire une connerie, comme c’est déjà arrivé.

Ca m’embêté vraiment de leur dire non. On aurait sûrement bien rigolé. Tant pis.

Et là ils me disent « C’est pas grave : » « On va acheter l’alcool et revenir le boire avec toi. »

C’est gens là sont vraiment géniaux.

Je lui ai donné de l’argent pour payer la bouteille. 3500tg, l’alcool coûte super cher (2€30).

Pendant ce temps, j’ai rassemblé de grosses pierres pour faire des tabourets, et j’ai préparé des carrés de fromages dans ma gamelle.. Les gamins qui étaient testé avec moi n’arrêtaient pas de piocher dedans. J’ai dut les stopper avant qu’ils me mangent tout.

Ca m’ennuyait parce qu’ils avaient été vraiment simpat avec moi. On avait rigolé ensemble. Mais je voulais qu’il en reste assez pour l’apero.

Puis les trois hommes sont revenus avec la bouteille de Vodka.

Ils ont été vachement contents que j’ai préparé quelque chose.

Apres la traditionnelle offrande à la nature (quand on ouvre une bouteille, ou qu’on s’apprête à boire une nouvelle traite de lait, on jette un verre ou une louche dans la steppe), j’ai eu droit d’entamer les hostilités.

Normalement, le verre doit tourner et on bois chacun son tour. Là, sûrement parce que j’avais payé la bouteille, ils m’ont fait boire un verre sur deux.

J’ai dut boire 4 ou 5 verres de Vodka cul sec, et un grand dernier en vitesse. Au loin, la camionnette de leur patron arrivait. On a planqué le verre et la bouteille, et dût faire comme si de rien n’était.

J’ai eu beaucoup de mal.

Ils sont finalement repartis tous ensemble.

Je suis resté tout bourré avec un gamin. On a mangé des espèces de graines en chantant, et juste après, dodo.