Sans contrainte d'itinéraire, de distances,
d'objectifs, ni de moyens techniques.
Simplement expérimenter 30 jours en Mongolie."
Le but est de proposer un simple témoignage de ce que peut être une rando de 30 jours, seul, dans un pays inconnu. C'est assez mal écrit, parfois fatiguant à lire, mais comme je suis trop sympa, j'ai rajouté les images!
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Mais cette fois-ci je n’ai pas ce problème. Je ne veux pas acheter quoi que ce soit qui pourrait m’encombrer inutilement. J’ai choisit un petit sac à dos, et réservé de l’espace libre uniquement pour ramener des trucs. Je ne me rappelle pas avoir feuilleté ces magasines ... je crois que je suis resté planté devant le tableau d’affichage, et que j’ai rejoint mon quai dès que j’ai eu le numéro.
En tout cas, c’est ce que je ferais.
Dans le train, j’essaye de me reposer le plus possible. Je ne m’étais pas assez entrainé pour faire ce que je m’attends à faire … et j’ai dans l’idée que chaque minute de repos compte. Plus tard, je me suis aperçu que ça n’avait rien à voir.
Je descends à la prochaine station.
….
Je crois que c’est la première fois que je prends l’avion depuis Roissy. Je suis pressé de rejoindre le comptoir d’Aeroflot, ma compagnie aérienne. Alors je cours un peu dans les couloirs du Métro, je loupe la sortie, je pense aller plus vite en marchant à coté des tapis roulants … finalement je dois les emprunter pour revenir en arrière, et je finis par débarquer dans le hall de l’aéroport.
Je rejoins mon comptoir en marche rapide, mais visiblement personne ne m’y attend. L’hôtesse de la compagnie voisine voit que je me précipite et que je cherche dans tous les sens un bonhomme, dans le box à coté, quelque part dans le hall, sous le comptoir … elle finit par s’inquiéter de mon sort : « Il devrait arriver dans peu de temps, vous êtes en retard ? Vous voulez que je le fasse appeler ? »
Mon avion est dans 5 heures, no worries. Je me suis détendu, grand sourire, et le bonhomme est arrivé quelques secondes après.
J’étais quand même assez content de rencontrer le mec que je n’avais jamais réussi à avoir au téléphone depuis une semaine que je les appelle. J’avais un doute sur la réservation du billet ainsi que sur l’assurance annulation. Il y à 4 jours, j’étais prêt à tout annuler car je n’avais toujours pas d’assurance, toujours pas mon visa, et mon passeport égaré quelque part entre la boite au lettre du Grand Parc et l’Ambassade de Mongolie à Paris.
Finalement, j’allais retirer mes billets au guichet Aeroflot de Roissy Charles de Gaulle, et m’envoler enfin vers Ullanbator, via Moscou.
Sauf que je ne suis pas dans la liste des passagers. Ils n’ont pas de billet réservé à mon nom sur les vols de la journée, ni même de demain. A ce moment là, je ne panique pas. J’ai un certain nombre de garanties, comme le retrait d’argent sur mon compte, la feuille de vol, ou le numéro du dossier. C’est ce dernier qui nous a permis de trouver la réservation, faite à mon prénom …(Surname ?)
Après être passé pour un boulet, il me regarde bizarrement et me dis : « Vous allez passer une nuit dans l’Aéroport de Moscou ? Il est pourri leur Aéroport, et très cher en plus. Vous pouvez prendre le même vol pour demain matin ! Ca vous épargnera toujours ça … »
Sauf que partir le lendemain supposait prendre la navette pour rejoindre un hôtel dans Paris. La nuit + l’allé retour = 120 €. Je prends mon billet et je pars à l’enregistrement.
L’aéroport de Moscou … J’ai du mal à me l’imaginer. Un vieux bâtiment en béton, datant de l’ex-Urss ? Il fait quelle température en Russie ? En prévision d’une nuit au moins aussi terrible que me l’avait prédit l’agent Aeroflot, j’échange mon matos de dessin et appareil photo que j’avais dans la banane, contre ma veste de pluie (vêtement le plus chaud après ma polaire et mes chaussettes).
Je passe le reste de l’après midi à manger avec un mec sympathique, mais révolté contre tout, à déambuler dans les duty-free, et à feuilleter les magasines Air France.
Plus tard, j’embarque à bord de l’avion, avec mon précieux bagage à main qui allait peut être m’éviter une hypothermie.
J’arrive dans l’avion, en t-shirt customisé, polaire en ceinture, baggy, chaussures de rando, comme si je prenais le bus. Je suis le seul à ne pas utiliser les compartiments à bagages. Je pose mon chapeau n’importe où, sur le siège à coté, puis sur le dossier quand d’autres personnes arrivent. Il tombe derrière, et une gamine apparaît avec le chapeau sur la tête, bien trop grand pour elle. Son petit frère commence à râler. Il aurait voulut être le premier à ramasser le chapeau de cow-boy. J’le comprends, j’aurais fait pareil.
Un peu après tout le monde, celui qui allait être mon voisin pour le vol arrivait, en engueulant l’hôtesse : « Nous ne sommes pas du bétail ! » « C’est une honte » « Pour le prix que j’ai payé, je refuse d’être traité comme du bétail ! ». C’est le type un peu lunatique avec qui j’avais mangé mon sandwich à midi. Alors il me raconte sa mésaventure. On lui avait honteusement changé sa place au dernier moment, sans le prévenir, et dans la plus grande précipitation.
« On doit être prévenu dans ce genre de situation. Il y a une certaine délicatesse à respecter » … je ne me rappelle plus si il a dit ça mot pour mot, mais c’est certain, il était ridicule.
Quelques minutes plus tard, toujours avant de décoller, l’hôtesse qui m’avait trouvé sympathique me demande de céder ma place près du hublot à une personne qui se trouve mal à l’aise dans l’allée. Une nouvelle raison pour mon voisin de râler, et moi, d’acquiescer à chacune de ses confessions. Après la scène qu’il a faite en arrivant, je crois bien être son seul copain à bord.
En réalité, il est très drôle. Il a toujours un commentaire sur tout. La quantité de jus de fruits servi le menu proposé, sa tablette qui se fermait mal, le siège de la personne de devant …
Le sort s’acharne sur lui.
Par chance, j’ai une voisine beaucoup moins lunatique. Je ne me rappelle plus de son prénom … Mary, je crois … une prof de danse Jazz, Soul, qui fait des échanges culturels dans toute l’Europe. Cette fois-ci elle va proposer des cours dans une école de danse à Moscou. Elle a l’habitude de venir ici. Elle a plusieurs amis qu’elle a reçus en Pologne, ou ailleurs. Elle, elle est plutôt d’origine Martiniquaise.
Apres 3h de vol, on débarque à Moscou. « Mary » m’indique les guichets de transit’. Elle connaît bien l’aéroport, mais elle doit partir, on l’attend.
Devant moi, toute une troupe de jeunes musiciens qui trimbalent leurs instruments de musique. Ils sont une trentaine à attendre leur contrôle de passeport, alors on a un peu le temps de discuter.
Deux jeunes filles sont intriguées par mon t-shirt. J’ai transféré ma tête dessus, avec mon chapeau. Et vu que je l’ai sur la tête, on me reconnaît très facilement.
« Is you ? » Ce sont des Arméniennes. Elles ont fait plusieurs concerts à Dublin, et elles rentrent maintenant chez elles. Dommage, mon t-shirt les fait marrer, on aurait put continuer à discuter. Les mecs du groupe sont moins marrants. Ils parlent moins bien anglais aussi, ou font moins d’efforts.
Je passe le contrôle et me retrouve dans une galerie commerçante, ou les derniers rideaux sont entrain de se fermer. Quelques personnes reste s’occuper de l’entretien, les autres quittent vraisemblablement leur boulot. Il est 23h00 heure locale. Je demande où je peux dormir, et on m’indique un escalier qui mène à l’étage. La haut, surprise, des gens se sont installés en attendant leur correspondance. Ils sont par terre, allongés sur du papier journal distribué gratuitement en bas. Il y a un Croate qui rentre chez lui, dans une ville que je ne connais pas. Il y a un couple d’Anglais avec leur gamin de 6-7 ans. Il y a aussi un groupe de trois Africains mieux organisés que tout le monde, allongés sur leur matelas gonflable. Après avoir discuté avec un peu tout le monde, je me trouve une place contre le mur. Ma banane fourrée avec ma veste me fait un superbe oreiller, je garde ma polaire pour rester au chaud, et mon chapeau me cache la lumière des néons. La nuit est rythmée par les départs des voyageurs, par les passages des vigiles, par les annonces au micro. Elles sont d’ailleurs très drôles : En russes, le message est distinct. Chaque syllabe est prononcée, le son est clair, très bien. Au moment où ils passent le message en anglais, c’est le fou rire assuré. Ils mangent les syllabes, coupent les mots, on se demande si ils comprennent ce qu’ils disent. On a plutôt l’impression qu’ils lisent un message écrit en phonétique, le « dortoir » se marre, c’est génial.
Le lendemain, j’ai mon avion à 20H. J’ai du temps devant moi, alors je fais la grasse mat’ allongé dans les couloirs de l’aéroport, puis je vais prendre mon p’tit dej’ à l’unique resto. Ils prennent les €, alors je suis libre de manger ce que je veux, ou plutôt, ce qu’il y a. Pas de chocolat chaud O_o !!! Je me rabats sur un thé, avec mon croissant. Je reste là à regarder
Je passe le reste de la journée à dormir, grignoter, aller boire aux toilettes, et prendre des rendez-vous avec le bureau des transits. A Paris, on m’avait conseillé de récupérer mes bagages à Moscou, et de les réenregistrer le lendemain. Mais étant en transit, je n’ai pas accès à mes bagages. J’ai voulu savoir si ils étaient enregistrés automatiquement, ou si il fallait que je fasse une démarche particulière. Le problème, c’est qu’a l’Aeroport de Moscou, le personnel ne parle pas vraiment Anglais. Alors ils te renvoient vers le collègue qui se débrouillera de ton histoire. Je pense toucher le but quand on m’indique finalement le « Transit Office ». J’explique mon problème, et là, c’est parti L’hôtesse commence par donner un premier coup de fil. Mais ce n’est pas le bon. Alors elle tente un second, un troisième … A sa tête, je comprends que c’est pas gagné d’avance. Au 8eme coup de file (a peu près), elle me donne rendez vous dans 5H. Apparemment, quelqu’un sera là pour l’aider. Je repars à mes occupations.
15H00, je suis au rendez vous. On recommence à donner plusieurs coups de fils, pour au final fixer un deuxième rendez-vous, dans 3H. Heureusement, j’ai toute ma journée.
18H00, je me présente à nouveau. Mon avion part dans deux heures, alors je prends un air un peu plus inquiet, j’essaye de leur faire comprendre que la question est en réalité très simple … et on reprend le téléphone. Apres une dizaine d’appels, elle raccroche, me regarde, fait une moue boudeuse et hausse les épaules. Ca veut dire « tu verras bien ! »
Je me présente à la porte d’embarquement. J’y rencontre ma première famille Mongole. Ils lisent sur mon T-shirt « Mineer inn Grata ktk » (Je m’appel Grata, en Mongol) « c’est vraiment comme ca que tu t’appelles? » « Bein oui, c’est marqué dessus ».
Etant donné que j’ai les mains vides, j’en profite pour porter leur plus gros sac. On emprunte un escalier, on se retrouve dehors où nous attend un bus. Dedans, je fais la connaissance de la femme du patron de l’unique Décathlon de Russie. Mon T-shirt porte le logo « Quechua » et le message est en alphabet cyrillique. Elle me demande « Vous l’avez acheté à Moscou ? Je ne connais pas ce modele ! » Je suis resté modeste, je ne me suis pas vanté que mon frère était ingé’ produit chez Decat’. J’ai juste expliqué que je l’avais fait moi-même. « A mais oui ! C’est vous dessus ! » Ca y est, les gosses se marrent. La femme à qui je porte les bagages en profite pour le raconter à tout le bus. Finalement dans l’avion, certains me demandent de les aider pour installer leurs sacs dans les compartiments, sous les sièges ….. Ambiance conviviale. Familiale.
J’abandonne mes amis. Ma place est de l’autre coté de l’appareil. Alors je remonte les rangs en m’excusant et je m’assoie. Je voyage avec un Anglais d’une 50 aine d’année, puis une jeune Allemande qui nous rejoint plus tard. Elle va voir un ami à Ullanbator, juste pour les vacances. Par chance, elle est végétarienne. Alors je récupère son escalope de dinde, et les légumes avec. Je me demande pourquoi les gens n’aiment pas la bouffe dans les avions. C’est sûrement du à la présentation. On nous a portant servi une sorte de Kinder Delice Russe, à manger au couteau et à la fourchette. La grande classe, quoi. Derrière nous, deux groupes de français font connaissance, et se congratulent les uns les autres sur leurs projets de voyage.
« Des amis à nous sont allés pêcher dans les grand lacs pendant une – semaine ! Ils nous ont dit c’était ma-gni-fique. Nous on a prévu un itinéraire en Jee’p ! Blablabla et blablabla. » Je ne discuterais pas avec eux. Oui, je les snob, mais mon voisin m’enseigne l’art de vivre chez les nomades, avec des exercices pratiques. Ca me concerne un peu plus….
Je retire mon chapeau pour profiter de la lumière. Au hublot, on assiste à un lever de soleil sur les terres Mongoles. On vient de passer des massifs blancs, sûrement l’Altaï, et là, en bas, ce sont des sillons verts qui creusent la terre. Difficile de se faire une idée de la taille de tout ça. D’ici, j’ai l’impression de me promener là bas. Je m’imagine choisir une direction, me promener par ci, par là, puis changer pour voir autre chose. Je suis du regard un itinéraire imaginaire, dans l’une de ces vallées, puis à flanc de colline … C’est agréable, et je regrette de ne pas avoir mon appareil photo ou mon carnet de croquis.
On perd de l’altitude. Avant de nous poser, je repère des yourtes à 1 ou 2Km de l’Aéroport. A mon retour, je pourrais y planter ma tente avant de reprendre l’avion.
J’arrive le premier pour présenter mon passeport, et je cours vers l’arrivée des bagages.
Si je n’ai pas mon sac aujourd’hui, il faudra improviser pas mal de trucs, auxquels j’évite de penser. Et puis je sais que si tout ne se passe pas comme prévu il existe toujours une infinité d’autres solutions … mais quand même, les gars de Moscou n’avaient pas été très rassurants, et j’ai des délais à respecter. Si je ne commence pas ma rando aujourd’hui, je devrais peut être réduire mon itinéraire, je ne suis même pas sûr de la route … YES ! Mon sac arrive en pole position ! Il est seul sur le tapis, debout, dans son bel emballage plastique, l’air de dire « Regardez moi ! Regardez comme je suis bien équilibré ! Je tiens tout seul sur le tapis ! Hey Maurice ! Tu peux accélérer le bazar ! En avaaant ! » et la salle applaudirait son entrée … Ca aurait été sympat. Je sais pas si les gens ont applaudit son arrivée. Moi, j’étais complètement ailleurs.
J’attrape mon sac, ma rando peut commencer.
Déjà 4 pages d’introduction. Je m’attarde trop sur des détails, mais j’en ai aussi besoin. Je ne veux pas oublier tout ca. Le carnet que j’ai écrit en Mongolie commence ici. Je n’ai fait que des prises de notes les 3 premiers jours. Plus tard il m’arrivait d’être trop fatigué et je n’écrivais que des mots. J’expliquerais tout ca de vive voix, et plus tard dans ce carnet..